Mon bébé

Trente-huit semaines, tu me manques déjà :
Tous tes mouvements à l’intérieur de moi.
N’importe quel jour pourrait être le dernier…
Dès ta naissance, nous allons te câliner.
 
Tu es en sécurité en moi, je larmoie
parce que je te porte depuis neuf beaux mois;
Une plus belle aventure peut exister?
Notre routine et secrets… la maternité.
 
Je te sens toujours bouger, ma mini chérie,
ce lien personne ne peut le dénouer…
Même en coupant le cordon qui t’aura nourrie.
 
Les douleurs que j’ai me rappellent la magie
d’être maman, ce grand amour démesuré…
C’est un privilège de te donner la vie.

© S.L. 2020

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La page blanche et l’arc-en-ciel

Quand la page est blanche, il n’existe pas de critique
Est silencieuse, on peut lui faire ce qu’on veut
Ne dérange pas les opinions politiques
Comme la somme de toutes les couleurs s’il pleut

Quand le crayon commence, l’illusion optique
Prend forme, l’arc-en-ciel coloré crée des enjeux
La page s’exprime et cela devient traumatique
De voir l’opinion partagée dans son milieu

Après une critique, un éloge cependant
Une qui dira mal, une qui admirera
Son idée, le caractère qu’il y a dedans

D’une page blanche, la couleur résultera
Elle peut plaire ou pas, mais c’est avec son talent
Ton respect envers elle le mal emportera

© S.L.

Sur les assurances et notre existence

Nous vivons dans une ère où il est souhaitable de vouloir se protéger avec des assurances :

  • Sur des sommes d’argent, dont nous ne voyons qu’un chiffre suivi d’un symbole ;
  • Sur des produits qui nous ne sont pas essentiels pour vivre.

Aussi, nous ressentons le besoin d’acheter de l’espace virtuel sur un logiciel. Cet espace que nous venons d’acheter, nous ne le verrons jamais.

Nous n’avons ni d’assurance, ni l’option d’avoir plus d’espace au besoin quand il s’agit de nos relations amoureuses, familiales et d’amitié.

Pourtant, ce sont ces dernières qui font de notre vie l’expérience unique qu’elle est. Sans l’amour, la famille et les amis notre existence ne serait qu’une simple survie.

© 2019 S.L.

Il était une fois

Il était une fois une fillette, devant une feuille blanche, capable de faire des rimes.
Il était une fois une grande fille, devant un roman, capable d’en comprendre la signification
profonde.
Il était une fois une jeune femme qui avait oublié quel pouvoir sa plume avait sur son âme.
Jusqu’au jour où elle recommença son écriture.
***
Les règles et les styles auxquels il faut se conformer bloquèrent son art et ses études : elle
perdit son temps à créer du temps pour réaliser sa légende personnelle.
Le temps dévore l’inspiration, la beauté de la vie est à la fois muse et distraction, une danse qui
n’a pas début ni fin, à la recherche d’un équilibre qui jamais n’existera.
Adieu aux règles et à l’ordre !
Adieu à l’idée d’une vie parfaite…
Elle n’a pas pensé à laisser de la place pour les explosions de bonheur et de tristesse que seul
un coeur qui bat peut vivre.
© 2018 S.L.

La trentième carte

Ma chère mamie, pendant trois décennies
Dans ma boite à lettre, une carte envoyée
De ton coeur, me rappelait qu’on est unies…
Pour mon anniversaire tu souhaitais

Ma joie, dans la langue que jamais j’appris
Malgré moi : mélodie suave chantait
Le refrain d’une enfance déjà finie…
Dans une accolade, l’amour nous serrait.

Au début, un chiffre apparait sur la carte ;
Après, une belle photo de ta ville ;
Mais cette année, chère mamie, le silence…

Partie depuis six ans, la trentième carte,
En cherchant sa vraie liberté, elle brille
Dans la nuit noire elle vainc, résilience.
© 2017 S.L.

S’envoler

Tu étais une étoile qui brillait dans le ciel,
Tu étais la reine dans son empire réel,
Tu avais la bonne réponse pour tout le monde,
La peur ne faisait pas partie de ton rituel ;
Jusqu’à ce jour de septembre, attirée par le miel,
Sans le savoir, ta vie changeait en une seconde.

Tu vendais ton âme au diable, puis dans un tunnel
Emprisonné pour un lustre, tel un criminel ;
Mais, finalement, même les vieilles vagabondes
Finissent par retrouver la voie rationnelle :
Tu revenais tranquille à ta vie originelle,
À ton savoir ainsi qu’à tes lectures fécondes.

Aux limites de la géographie et tes forces,
Ta danse à nouveau, tes doigts les étoiles touchant,
Pour après lâcher prise, s’envoler en tombant…
La danse continuait, sans aucun désamorce.

Mais la danse fut interrompue, brisée l’écorce :
Tu eus ton prix, mais rien ne sera plus comme avant.
Tu enterras cette enfante que, dorénavant,
Plus alerte que jamais, devra se faire force.

© 2017 S.L.

Des 9 vies d’un chat, à une plante aux mille racines

On dit que les chats ont 9 vies. Moi aussi j’ai 9 vies, peut-être plus :

Chaque soir, je me couchais en écoutant cette liste de lecture de chansons italiennes, datée des années 2000, ou 1990. Franchement, ce n’est pas important.

Chaque jour, je marchais jusqu’au gym en écoutant cette musique super énergisante, dont je ne pourrais pas dire les titres, peut-être un ou deux noms des chanteurs, au plus.

Chaque kilomètre, en voyage dans le Grand Nord, avec la personne la plus précieuse au monde à côté de moi, j’écoutais ces morceaux relaxants, à la fois hippies, à la fois sérieux et même tristes.

Pour chaque mot de lu dans mes livres, gros comme des briques et lourds comme du ciment, assise au café ou à la bibliothèque, ou encore chez moi, j’avais en fond une musique discrète, qui ne veut pas déranger, mais qui est là, pour couvrir tout autre bruit qui pourrait me déconcentrer. Une musique de fond qui ne se fait pas sentir, tant qu’elle sonne.

**

Je n’ai pas écrit toutes mes 9 vies ici, un échantillon est suffisant. Je ne peux pas non plus dévoiler tout mon mystère en quelques mots. Et, en plus… Il me reste encore bien des vies à vivre !

Dans chacune de mes vies, les mêmes notes, dont je sélectionne les paroles : celles qui me chantaient la berceuse, dans une vie ; celles qui me faisaient faire mieux du sport, dans une autre ; celles qui me donnaient de l’inspiration, dans mon avant dernière vie ; celles qui assuraient ma concentration, dans ma dernière vie. Celle qui vient de se terminer. Mais je ne suis pas morte, pas encore. J’ai une toute nouvelle vie maintenant, avec sa liste de lecture flambant neuve.

Parfois, une de mes vielles vies vient me chanter une ou deux chansons de sa liste de lecture. La surprise m’est agréable. Quand cela arrive, toutes mes vies se mélangent en un continuum des joies et des douleurs qui font de moi un être humain.

Car, comme un de mes oncles me dit, il y a environ deux décennies : « on est comme une plante aux mille racines : le bonheur vient de réussir à les faire travailler ensemble, comme les fils des marionnettes, dans une harmonieuse chorégraphie ».

© 2017 S.L.

OEuvre du diable

Je viens de partout, nulle part est chez moi.
Mélodie, qui calme mon coeur en émoi,
mes mots. Je ne veux pas me coucher par peur
que mon rêve, dans un rêve de torpeur,

meurt. La nuit finie, des roses larmoyantes
que Peur créa. Si je crains, ma peur est vraie.
Par cela même je deviens prévoyante
d’un sort plus cruel que je ne le voudrais.

Un jour d’hiver, tu m’appelas une artiste.
Ayant ainsi ma vie changée, d’une esclave
à Maudit poète. Le mal est ma piste.

Aujourd’hui, mes discours, tes propos délavent
et ils vont faire de l’art la douleur triste,
mon oasis de bonheur, de paix conclave.

© 2017 S.L.

Fainéantise

Je regarde en bas, ma chaussure aux lacets défaits. Je suis trop fatiguée pour les refaire maintenant : la voiture roule tranquille, le bruit du moteur me berce. De la fenêtre, un paysage sinueux, caressé par des rayons de soleil paresseux qui fatiguent mon regard, doucement les yeux fermant. Je regarde le GPS, j’ai encore au moins une heure avant d’arriver à destination. Une heure à partir de maintenant, avant d’avoir besoin de ma chaussure pour marcher. Pourquoi devrais-je bouger maintenant pour refaire mes lacets, si cela n’est pas urgent… Pourquoi interromprais-je ce moment de paix absolue, de paresse bénie ?
**
Je me réveille. Un instant semble écoulé. Il fait nuit. Cet instant a duré longtemps, bien plus que ce que mon horloge interne me fait croire. Je refais mes lacets vite : une fois de plus, je suis déjà en retard.

© 2017 S.L.

Bye Bye Montréal

Mon vol atterrit sur ton sol dans la neige,
Observatrice, au delà de l’océan,
Ne sus pas à l’instant qu’un trésor brillant
T’attendit. Avec un inflexible piège.

Ravie d’avoir eu un si grand privilège :
Étudiant, dans tes ruelles marchant,
Au Vieux Port, le beau Saint-Laurent admirant,
Les petits cafés à chaque coin, un siège.

Bye les terrasses à l’arôme de bière,
Y fait frette ici pour les gens du Plateau
Et tous sur le Mont-Royal avec la luge !

Bye Montréal, je m’en vais un peu confuse :
Y avait toute ma vie chez vous tantôt…
En Estrie on me donne une chance, Excuse !

© 2017 S.L.